mardi 31 mai 2011
"Je suis le meilleur rassembleur de toutes les gauches"
Candidat aux primaires du Parti Socialiste pour la Présidentielle de 2012, Arnaud Montebourg sera en réunion publique ce soir, mardi 31 mai, à 20h30, dans la salle des fêtes du Pouzin.
Pourquoi vous présentez-vous aux primaires du PS?
"La crise économique qui a commencé par l'effondrement du système financier, la façon invraisemblable dont les Etats ont secouru les banques avec l'argent des contribuables, la spéculation qui continue contre les Etats qui les avaient secourues, et la manière dont tout le système économique se retourne contre les classes moyennes et les classes populaires en les appauvrissant, en ne leur payant plus leur travail, la perte de confiance dans le système politique pour résoudre ces problèmes en respectant les gens, la crise écologique qui se poursuit sous nos yeux et va rendre très difficile pour nos concitoyens la poursuite d'une vie normale... Tout cela justifie une nouvelle génération d'idées et d'hommes pour porter des solutions nouvelles. C'est le sens de ma candidature depuis six mois qui s'installe dans le paysage. Elle a pour but d'engager la construction d'une République plus forte que la mondialisation avec des idées nouvelles. C'est plus audacieux et plus difficile que de répéter les mêmes recettes de l'après-guerre au moment ou il faut construire le modèle de l'après-crise."
Vous avez approuvé le projet du Parti Socialiste, mais vous l'avez jugé « insuffisant », pourquoi ?
"Ce projet est un élément de solidité commune au Parti Socialiste, que j'ai soutenu. Néanmoins, je pense qu'il appartient trop à la tradition du socialisme redistributif qui veut que devant chaque problème, on crée une taxe supplémentaire. Et il ne s'attaque pas assez au système économique qu'il faut réformer en profondeur. Ce projet est à mes yeux insuffisamment audacieux car il ne remet pas les mains dans le cambouis de la machine économique qui ne fonctionne plus au service de ceux qui travaillent."
Que proposez-vous ?
"Au-delà du projet du PS, je propose, par exemple, le capitalisme coopératif afin d'amener les salariés à entrer peu à peu dans le capital de leur entreprise et devenir copropriétaires de leur propre outil de travail. Cela permettrait de remettre l'économie au service des hommes et de se libérer des excès de la finance. Je propose également de mettre sous tutelle le système bancaire, qui fait trop payer aux citoyens le prix de ses bêtises. Je propose, par ailleurs, la démondialisation, c'est-à-dire un protectionnisme européen écologique assumé qui a pour but de relocaliser les activités productives au plus près des endroits où on consomme les produits. Je propose enfin la naissance de la VIe République, alors que le projet du PS se contente du système actuel."
Êtes-vous une synthèse entre Jean-Pierre Chevènement et Nicolas Hulot ?
"Oui. Jean-Luc Mélenchon a déclaré qu'il pourrait s'entendre avec moi. Jean-Pierre Chevènement a dit qu'il voterait pour moi s'il était dans les primaires socialistes. Nicolas Hulot a dit que j'étais le meilleur candidat écologiste du Parti Socialiste. Et Christiane Taubira est entrée à mes côtés dans le comité de campagne. Je suis en vérité le meilleur rassembleur de toutes les gauches à partir des nouvelles idées que je porte."
Pour vous, François Hollande et Martine Aubry n'incarnent pas ce « chemin nouveau » ?
"François Hollande et Martine Aubry sont des candidats tout à fait légitimes, logiques, mais tout à fait identiques. Ils sont issus de la même tradition idéologique du PS qui a déjà montré beaucoup. Je considère qu'ils ne peuvent pas constituer le renouvellement que je porte. Je rappelle que tous les deux ont géré le PS ensemble, ont défendu les orientations actuelles de l'Union Européenne à travers le "oui " au Traité Constitionnel Européen. Je suis le seul candidat ayant voté non à ce Traité."
Que pensez-vous des sondages qui placent en tête François Hollande et Martine Aubry ?
"Je déconseille à tous ceux qui lisent les sondages de les croire. Personne ne sait qui viendra voter aux primaires et les instituts, eux-mêmes, nous disent qu'ils ne peuvent absolument pas établir des sondages fiables. Car c'est pour la première fois qu'un tel scrutin se déroule. Les gens qui viendront voter sont les sympathisants de tous les partis de gauche. Par ailleurs, la campagne n'est pas encore lancée et tous les candidats ne sont pas connus. Il faut se rappeler que Lionel Jospin a eu d'excellents sondages, comme Edouard Balladur et Ségolène Royal à leur époque... Ils ont tout trois perdu l'élection présidentielle."
Êtes-vous confiant dans le bon déroulement des primaires ?
"Oui. Nous avons tous signé une charte éthique que j'avais rédigée en tant qu'organisateur des primaires. Les attaques personnelles y sont prohibées. Mais les controverses sur les projets sont les bienvenus: ça sera un moment passionnant pour la France et les Français."
L'absence de la candidature de Dominique Strauss-Kahn change-t-elle la donne pour les primaires ?
"Cela ne change en rien... Je m'apprêtais à porter ces idées face à Dominique Strauss-Kahn: je les défendrai désormais devant celui ou celle qui le remplacera."
Le choix de la résidence, où vit actuellement Dominique Strauss-Kahn, est-il choquant ?
"Si Dominique Strauss-Kahn a le droit à la justice, comme tout citoyen, je place au premier rang de mes pensées cette jeune femme noire, pauvre, qui travaille dur et qui s'est plaint d'un viol, avant d'être traînée ici en France dans l'opprobre, donnant une piètre image de notre pays. Les dizaines de milliers de dollars qui vont être dépensés pour traquer la vie de cette femme, tenter de discréditer son témoignage, ajoutés aux millions de dollars qui servent à la caution comme à établir une prison privée résidentielle de luxe, sont étrangers au champ de mes valeurs de socialiste."
Comment jugez-vous le mandat de Nicolas Sarkozy ?
"C'est un mandat qui a conduit la France sur le chemin de l'incurie. Les Français ont été divisés les uns par rapport aux autres car notre Président n'a jamais cherché à les rassembler. Ils se sont appauvris, ont perdu leur influence en Europe et dans le monde, avec un Président dont la parole nous fait souvent honte. Le moment est venu de reconstruire la République et d'imaginer un autre système politique."
Quel accueil recevez-vous sur le terrain ?
"Ce n'est pas une élection où on collectionne les élus, les notables et les barons mais où on convainc les électeurs du peuple de gauche en leur soumettant un projet et une stratégie pour une nouvelle France. Partout où je vais, je ne rencontre que des gens passionnés, qui réfléchissent et qui veulent changer la France."
Quel est le but de cette visite en Ardèche ?
"J'ai été sollicité par Pascal Terrasse, mon ami de longue date. Nous avons mené ensemble la bataille des départements contre le gouvernement, défendant les territoires écrasés financièrement. Je suis heureux de le retrouver chez lui."
Allez-vous rendre également dans les Bouches-du-Rhône ?
"J'ai en effet le projet d'aller à Marseille pour y exposer mes idées. Je suis certain que j'y serai bien accueilli. Les gens de Marseille m'ont beaucoup encouragé et félicité pour mon rapport sur le système "Guérini", dont je ne retire pas un mot. Etant donnée l'actualité qui s'y déroule, le contenu est aujourd'hui très sérieusement établi."
Faut-il interdire totalement le gaz de schiste et non pas seulement la technique de fracturation hydraulique ?
"Le temps des hydrocarbures est une page qui se tourne. Au lieu de se battre contre l'avis des populations pour extraire des produits énergétiques d'arrière-garde, la France devrait plutôt investir dans les énergies renouvelables. Il faut abandonner ce projet."
Êtes-vous pour la sortie, à terme, du nucléaire ?
"Le nucléaire nous permet d'assurer la transition vers les énergies renouvelables, pour peu qu'on décide d'investir une partie importante de notre richesse nationale, que les opérateurs eux-mêmes décident d'investissements massifs. Mais comme le gouvernement a supprimé le solaire, persiste dans l'extraction d'hydrocarbures, refuse d'investir dans la recherche d'autres énergies, les conditions ne sont pas remplies pour dépasser le nucléaire. Je suis pourtant favorable à cette stratégie: le dépassement du nucléaire à long terme. "
Le Dauphine.com – par Robin CHARBONNIER (31 05 2011)
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