Aquilino Morelle (ancienne plume de Jospin, directeur de la campagne
d'Arnaud Montebourg) s'exprime dans
une tribune du Monde titrée :
La démondialisation inquiète les partisans d'un libéralisme aux abois.
En
résumé, je dirai que Morelle nous retrace l'histoire du libéralisme,
avec cette habitude propre aux partisans de Montebourg, celle d'aller à
l'origine du problème pour y remédier, sans se contenter d'appliquer des
rustines pour en contrer les effets pervers.
Si les
adeptes du libéralisme mondial jouent aujourd'hui la carte de TINA
(There is no alternative), Aquilino explique que ce libéralisme est
avant tout un projet idéologique pensé, voulu et mis
en œuvre avec opiniâtreté par des intellectuels et des responsables
politiques, de gauche qui plus est. Jacques Delors, Pascal Lamy
(Commission
européenne)
et Michel Camdessus (au FMI) ont été les premiers à convaincre la gauche
Mitterrandienne, dès les années 80, à travailler pour libéraliser la
finance, ce qui a été parfaitement mis en place puisqu'elle
triomphe aujourd'hui.
"Un triomphe rendu
possible non par la démission des hommes politiques de gauche, comme on
le croit encore trop souvent, mais par leur consentement.
Financière, la mondialisation, au gré des accords successifs de
libre-échange imposés aux peuples à leur insu par cette élite agissante
de la gauche libérale, est devenue aussi la mise en concurrence des
économies, des salaires, des fiscalités, des protections sociales, des
peuples, des hommes, de leurs vies. Quel aveuglement idéologique que
d'avoir accepté l'entrée de la Chine au sein de l'OMC en 2001 sans
aucune contrepartie !"
"
Les idées, la connaissance, l'art,
l'hospitalité, les voyages : ce sont là des choses qui, par nature,
doivent être internationales. Mais produisons les marchandises chez
nous chaque fois que c'est possible : ce sont cette raison et ce sens
des réalités humaines soulignés par Keynes que les partisans de la
mondialisation ont voulu nous faire perdre. C'est le retour à cette
sagesse qui est au cœur du projet de
démondialisation.
Morelle
dénonce le mythe de la "mondialisation heureuse", alors que le fossé
entre plus riches et plus pauvres ne cesse de s'accroitre. Rarement une
mystification aussi cynique
aura été tentée.
Cette mondialisation, d'essence
financière, vise à remplacer la politique par le commerce, et d'une
certaine manière, en se rangeant derrière le slogan TINA, en acceptant
les politiques d'austérité, les différents partis politiques ont fait
perdre espoir au Peuple, de plus en plus abstentionniste, ou de plus en
plus extrémiste et nationaliste (phénomène commun aux Etats-Unis, avec
le Tea-Party ou Européens avec le succès des partis d'extrême droite).
Où
est l'espoir, quand chacun déclare qu'il n'y a pas d'autre alternative
que de se plier au diktat " du triomphe de la cupidité "
dénoncé par le Prix Nobel d'économie Joseph Stiglitz ?
Il conclu : "Soit nous conduisons une stratégie de protectionnisme raisonné,
européen, social et écologique, soit les peuples céderont aux sirènes
perverses des droites extrêmes. La démondialisation s'oppose ainsi
autant au délire de
l'ouverture infinie des marchés détruisant les
protections sociales, les industries et les modes de vie, qu'au repli
nationaliste et haineux de Marine Le Pen."
A lire sur le blog "
A perdre la raison" de melclalex, le livre d'Arnaud Montebourg en pdf : Votez pour la démondialisation.